
Le groupe UDR soutiendra cette mesure, qui apportera une aide précieuse à des millions de Français confrontés à l’érosion du pouvoir d’achat pour une année supplémentaire.
Cependant, son coût pour les finances publiques est réel, puisqu’elle repose sur une exonération de cotisations sociales : plus ces cotisations seront élevées, plus ce type de dispositif deviendra indispensable. Il ne faut pas oublier la vocation première du titre-restaurant, qui est de compenser l’absence de cantine d’entreprise pour les repas du midi. Or, l’élargissement de son usage pénalise indirectement le secteur de la restauration, déjà fragilisé par une crise ayant conduit à la disparition de nombreux établissements, notamment sous l’effet de la flambée des coûts de l’énergie.
Face à ce conflit d’usage, il serait pertinent d’envisager une segmentation du dispositif, avec des titres distincts pour la grande distribution et pour les restaurateurs. D’autres déclinaisons pourraient cibler les produits de première nécessité ou favoriser les productions nationales, ouvrant ainsi la porte à une refonte plus ambitieuse.
Par ailleurs, le titre-restaurant ne concerne que les salariés, soit 5,4 millions de personnes, excluant ainsi les étudiants en zone blanche, les chômeurs et les personnes âgées. De plus, il prend peu en compte les disparités de revenus entre bénéficiaires. Il existe donc un risque de distorsion sociale croissante dans son financement, créant un effet de bord pour des entreprises déjà lourdement taxées. Son attractivité repose avant tout sur son exonération fiscale, mais une généralisation excessive pourrait le transformer en un dispositif détourné de son objectif initial, enrichissant surtout les intermédiaires via leurs commissions.
UDR soutiendra cette proposition de loi, mais appelle à une vigilance accrue. Le titre-restaurant doit être repensé dans une approche plus équitable et durable. Le groupe UDR se tient prêt à travailler à une refonte globale du dispositif.