
Le député Alexandre Allegret-Pilot est intervenu à l’Assemblée nationale lors de l’examen d’une proposition de loi visant à mieux informer les victimes en cas de classement sans suite. S’il a reconnu la sincérité et la noblesse de l’intention, il a mis en garde contre une réforme qui risque de n’apporter qu’une illusion de réponse.
Selon lui, la véritable difficulté ne réside pas dans l’absence d’information, mais dans l’impuissance de la justice face à des moyens humains, financiers et techniques insuffisants. Il a souligné que l’urgence est de résoudre les affaires plutôt que de multiplier les démarches administratives coûteuses, et que la question de l’information pourrait relever d’une simple organisation interne, sans nécessiter un texte législatif.
Le député a aussi insisté sur l’engorgement des tribunaux, provoqué à la fois par la hausse des plaintes fondées qui mobilisent les enquêteurs, et par la prolifération de plaintes abusives liées à une juridicisation excessive des conflits. Ce double phénomène crée un « effet de ciseau » délétère, renforcé par l’ensauvagement de la société et le manque de magistrats en France.
En conclusion, Alexandre Allegret-Pilot a affirmé que la justice ne saurait se réduire à l’envoi d’une lettre, mais qu’elle doit redevenir une force incarnée : enquêter, juger, condamner et exécuter. Au nom du groupe Union des Droites pour la République, il a annoncé une abstention sur ce texte, saluant son intention mais refusant l’illusion qu’il véhicule.